Maria von Trapp, Marie Poppins, Eliza Dolittle, … ces rôles, Julie Andrews les a tous immortalisé. Mais connaissez-vous vraiment l’actrice dont la vie est rempli d’aventures entre la scène et la grand écran ? C’est parti pour l’incroyable vie de Julie Andrews.
Une petite actrice à la voix d’ange
Julia Elizabeth Andrews est née en Angleterre, dans la banlieue de Londres en 1935. Le guerre éclate et ses parents se séparent (elle n’apprendra que plus tard, qu’elle le fruit d’une relation extra-conjugale). Elle emménage avec sa mère et son talentueux mais alcoolique beau-père « Pop ». Tous deux artistes et pauvres, ils remarquent son talent pour le chant et sa voix cristalline. Dès l’âge de 10 ans, elle joue avec eux sur scène, et apprend le chant auprès de Lillian Stiles-Allen. C’est auprès de Stiles-Allen qu’elle apprend la diction impeccable qui rend sa voix si reconnaissable encore aujourd’hui.
À 12 ans, elle chante au London Hippodrome et l’année d’après, chante devant la future reine d’Angleterre Elizabeth II !
Jusqu’en 1950, elle suit ses parents et se fait un nom dans les « pantomimes » ainsi que sur les écrans et sur les ondes.
Premiers rôles à Broadway
Remarquée sur scène, Julie Andrews quitte Londres et sa famille pour jouer dans la comédie musicale The Boy Friend à Broadway. La veille de son 19ème anniversaire, elle brûle pour la première fois les planches new yorkaises. Dans son livre Home Work, elle raconte que le soir de la première, le public a quitté la salle en dansant le charleston !
C’est au tour d’Alan Jay Lerner et de Fritz Loewe de proposer un nouveau rôle qu’elle ne pourra pas refuser : Eliza Dolittle ! Pendant plus de 3 ans, à Broadway puis à Londres, elle interprète le rôle titre de My Fair Lady. Elle est acclamée pour son rôle aussi bien par le public que par les critiques. Elle ressort de cette expérience plus mûre mais épuisée. Lorsque Jack Warner adapte My Fair Lady en film, il choisit Audrey Hepburn pour interpréter le rôle, au grand dam de Julie.
En 1953, elle joue également à la télévision dans l’adaptation de Cinderella de Oscar & Hammerstein II. Cet évènement sera regardé par 100 millions de téléspectateurs !
Puis Lerner & Lowe lui propose un autre rôle : Genevieve dans Camelot. Avec sa BFF Carol Burnett, le 5 mars 1962, elles jouent une soirée de chanson et d’humour au Carnegie Hall.
Mary Poppins & Hollywood
Alors que Julie Andrews joue ses dernières de Camelot, elle reçoit deux bonnes nouvelles. Tout d’abord : qu’elle attend son premier enfant avec son mari Tony Walton. La deuxième, est que Walt Disney souhaite qu’elle interprète Mary Poppins à l’écran et qu’il est prêt à attendre le temps qu’il faudra. Désormais mère d’une petite Emma, Julie Andrews s’envole pour Hollywood.
Elle découvre un monde bien différent de celui du théâtre : les musiques sont enregistrées avant le tournage, les scènes sont tournées dans le désordre, sans décor, ou bien avec des pingouins en plastique en guise de réplique… Et pourtant, là encore, Julie Andrews crève l’écran. Voulant rompre avec ses rôles de « nanny », elle filme ensuite The Americanization of Emily avant de s’attaquer à un nouveau film qui deviendra culte : La Mélodie du Bonheur. Le tournage en Autriche est la aussi rocambolesque entre la météo compliquée, les prises de vue par hélicoptère et les fous rires entre les acteurs.
Enfin, en 1964 et 1965, les trois films sortent au cinéma : Julie Andrews est désormais une star mondiale !
L’amour est chez le psy !
Julie Andrews continue son petit bonhomme de chemin à Hollywood avec les films Hawaï, Le Rideau déchiré de Hitchcock et le film musical Thoroughly Modern Millie. Puis en 1967, elle se sépare de son mari Tony Walton. Mais elle rencontre l’amour en chemin vers son psy : toutes les semaines, elle croise le même conducteur au volant de sa Rolls Royce. Ils se trouvent qu’ils partagent le même psychanalyste et que ce mystérieux conducteur n’est autre que Blake Edwards, réalisateur mythique de Diamants sur Canapé et La Panthère Rose. Les deux tombent rapidement amoureux et se marient en 1969 avant d’acheter un chalet à Gstaad en Suisse, qui devient leur résidence principale. En 1974 et 75, ils adoptent deux filles vietnamiennes : Amelia et Joanna. Puis Julie Andrews joue dans les films qui sont malheureusement des flops au box-office : Star! ainsi que Darling Lili.
Les 70s entre télévision et écriture
Julie Andrews devient host de l’émission de variété The Julie Andrews Hour en 1972. Elle y reçoit chaque semaine de nouveaux invités, chante et danse. Bien que l’émission remporte 7 Emmy Awards, elle est annulée après seulement une saison. Les années suivantes, Andrews enregistre de nombreuses soirées théâtrales pour la télévision à Londres.
Une anecdote que vous ne savez peut-être pas : Julie Andrews adore les gros mots. Elle demande à sa fille Emma quel devrait être sa punition pour ses injures et elle de répondre : “écris-moi une histoire”. Andrews se découvre une passion pour l’écriture et publiera plus de 20 livres pour enfants. Certains seront même co-écrits avec sa fille Emma et illustrés par son ex-mari Tony Walton : une véritable affaire de famille !
La muse de Blake Edwards
Dans les années 80, Andrews continue de jouer dans les films réalisés par son mari : Top Secret, S.O.B, 10, les sequels de La Panthère Rose, That’s Life, The Man Who Loved Women… la liste est longue.
Mais le plus grand succès reste bien sûr Victor Victoria. Dans ce film elle a la tâche difficile d’incarner une femme qui se fait passer pour un homme travesti. Sa prestation remarquable saluée et grandement récompensée ! C’est aussi dans les années 80 qu’elle rejoint le conseil d’administration d’Operation USA, qui collecte des fonds pour les victimes de la famine en Asie. Elle se rend plusieurs fois en Asie du Sud et sera bouleversée par ces voyages.
Le grand retour sur scène et sa perte de voix.
Cela faisait plus de 30 ans que Julie Andrews n’était pas montée sur scène. En 1993 Off-Broadway, elle rejoint le cast de Putting It Together, la revue musicale de Stephen Sondheim.
Puis en 1995, elle reprend son rôle dans Victor Victoria, cette fois-ci à Broadway. Elle est nommée pour un Tony Award mais refuse la nomination, considérant que la production avait été snobée. Elle tient le rôle pendant près de deux ans mais développe des nodules aux cordes vocales. Son opération rate et endommage irréparablement son larynx, mettant fin à sa carrière de chanteuse.
Cette situation a dévasté l’actrice dont la voix s’étendait auparavant sur 4 octaves. Elle refusera pendant de nombreuses années de chanter lors d’interviews.
Queen Julie
En 2001, Julie Andrews revient au cinéma dans le film Disney Princesse malgré elle où elle interprète le rôle de la reine Renaldi de Génovie, aux côtés de Anne Hathaway. Elle reprendra ce rôle dans le 2ème volet en 2004 où elle chante pour la première fois depuis son opération.
Elle retrouve son chemin vers les plateaux mais de doublage cette fois. Julie prête ensuite sa voix à la reine Lillian dans Shrek et à Malerna dans Moi, moche et méchant. Elle est aussi la voix-off des films Il était une fois, Aquaman et plus récemment de la série Bridgerton. En 2010, son mari Blake Edwards, qui souffrait de fatigue chronique, décède des complications d’une pneumonie.
En 2017, elle apparaît aussi dans la série éducative En coulisse avec Julie où, avec des stars du milieu, elle apprend l’art du spectacle à des élèves marionnettes.
Elle a reçu de nombreux prix célébrant sa carrière et sa contribution à la culture anglaise. En juin 2022, elle se voit remettre le Life Achievement Award par le American Film Institute. Toujours aussi classe, elle célèbre dans son discours les métiers cachés du cinéma. Dans une interview suivant sa récompense, elle confie avoir été « la fille la plus chanceuse du monde ». C’est nous qui avons de la chance !
Vous l’aurez compris, Julie Andrews est la nounou la plus cool d’Hollywood. Une actrice, chanteuse et danseuse au talent incommensurable et qui allie grâce et humour à la perfection.
Je ne peux que vous conseiller de regarder tous les films dans lesquels elle apparaît, elle y est toujours sublime.
Si vous souhaitez des infos croustillantes et loufoques sur les tournages des films de Julie Andrews, je vous conseille son livre Home Work, A Memoir of My Hollywood Years.